Les Canadiens renouent avec leurs casseroles, si l’on en croit les chiffres compilés dans le rapport 2008 Eating Patterns in Canada. Ce sondage annuel, réalisé par la société d’études marketing NPD Group, indique que 88 % des Canadiens ont l’intention de moins fréquenter les restaurants cette année et de plutôt cuisiner à la maison.
Ce n’est pas tout. Des repas préparés à la maison, la proportion de ceux nécessitant moins de 15 minutes de préparation a chuté de 3% depuis 2004. Au cours de la même période, la proportion des repas requérant de 16 à 30 minutes de préparation est passée de 3 à 36%.
L’émergence des «gastrosexuels»
Plus qu’une simple conséquence de la crise économique qui force les consommateurs à repenser leurs dépenses, Jordan LeBel, professeur en marketing à l’Université Concordia, voit dans cette tendance un écho de la popularité que connaissent les émissions culinaires.
«On a aussi vu émerger, ces dernières années, les “gastrosexuels” : ces hommes qui ne voient plus la cuisine comme une corvée, mais comme un plaisir et un moyen de séduire la gent féminine», affirme M. LeBel, qui est aussi spécialiste de l’alimentation.
En outre, l’industrie de l’alimentation a mieux réussi à s’adapter au rythme de vie contemporain, croit Diane Chagnon, nutritionniste à l’Université de Sherbrooke : «Les livres de cuisine mettent l’accent sur la simplicité, beaucoup moins sur les repas élaborés pour épater les amis.»
La populaire mijoteuse
Le succès de la mijoteuse est aussi à signaler. Les épiceries comptent maintenant une section d’aliments surgelés qu’il suffit de placer dans son appareil à la maison avant de partir au travail. Plus de 1,5 million de Canadiens mangeraient un repas préparé à la mijoteuse chaque semaine, selon l’étude de NPD Group.
Selon Mme Chagnon, la tendance à la cuisine maison est des plus encourageantes. Les plats cuisinés chez soi sont en général plus sains et plus variés que ceux qu’on achète sur le pouce. Ils sont aussi propices à une meilleure cohésion familiale. «Tous les efforts faits pour éviter que chacun réchauffe son plat surgelé au four micro-ondes et le mange devant la télé constituent un pas dans la bonne direction.»
Métro, Mardi 7 avril 2009
Há 14 horas
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